Les douleurs de l’aponévrose plantaire (APS) sont souvent localisées sur la partie postérieure, prés du calcanéum (l’os du talon), côté interne. Les symptômes sont fréquemment retrouvés le matin a froid ou en post-effort, toute la journée voire la nuit quand l’évolution est difficile.
L’aponévrose plantaire est un membrane appelée « fascia plantaire superficiel » qui s’insère du calcanéum jusqu’à la base des orteils (articulations métatarso-phalangiennes). Elle est constituée de fibres de collagène et de fibres élastiques. Son rôle est important dans le maintien, à la marche et à la course, de la structure en arche de la plante du pied.
L’APS comprend 3 faisceaux, c’est le médial (interne) qui est le plus souvent concerné par ces douleurs chroniques, qui peuvent être uni ou bi-latérales.
La pathologie principale est l’aponévropathie plantaire chronique, le plus souvent en rapport avec :
des micro-traumatismes répétés (marche prolongée avec chaussures peu amortissantes, piétinement, course à pied…)
une atteinte dégénérative (souvent après 45 ans, avec atrophie du pannicule cellulo-graisseux plantaire)
une pression excessive (surcharge pondérale, pieds creux, inégalité de longueur des membres inférieurs…)
un traumatisme (déchirure initiale possible sur une réception de saut par exemple)
une pathologie inflammatoire…
On peut souvent mettre en évidence sur le bilan radiographique une « épine calcanéenne », appelée en fait « enthésophyte sous-calcanéen », qui correspond à une calcification de l’insertion des muscles qui sont sous l’APS. Ce n’est pas l’épine calcanéenne qui fait mal, elle est présente par sollicitations chroniques de la plante du pied.
Les différents traitements proposés sont :
Les ondes de choc focales : une sonde envoie des ondes de choc répétées et rapprochées afin de stimuler le renouvellement cellulaire. Cette technique, de première intension, donne d’assez bon résultats (70-80% sur notre expérience au sein du centre médical).
En pratique, 4 séances en moyenne à 7 jours d’intervalle. Durée d’une séance 5 minutes environ. L’effet est attendu en 3 à 5 semaines en général.
Les orthèses plantaires (semelles réalisées par un (e) podologue), différentes selon le profil du patient.
Les étirements de la chaine postérieure (système suro-achilléo-plantaire) sont intéressants même si parfois difficiles à réaliser du fait de douleurs importantes.
L’infiltration est réalisée en cas d’échec des techniques proposées ci-dessus, souvent sous guidage échographique (1 à 2).
L’injection de facteur de croissance (PRP) peut être une solution en cas de résistance aux techniques usuelles (injection de concentré plaquettaire après avoir réalisé une prise de sang sur le patient) : objectif, stimuler le renouvellement cellulaire.
La radiothérapie peut également être une alternative en cas d’évolution difficile.
La chirurgie est très exceptionnelle.